Je crois que ce qui a causé la fin de mon premier blog (si tu l’as connu, tape dans tes mains), ce sont les prémices d’une réflexion sur ma consommation. À l’époque, j’écrivais particulièrement sur le sujet de la beauté et pour avoir toujours un sujet sur lequel écrire, je m’étais mise à acheter toujours plus de trucs plus inutiles les uns que les autres. Mais je ne consommais pas non plus que des biens matériels ; je passais mon temps à l’affut des articles de mes blogueurs et blogueuses favoris sur Hellocoton, rafraichissais sans cesse la page de mes abonnements sur YouTube et tentais de lire le plus de tweets possible en une seule journée. Force est de constater que ça n’aidait pas à calmer mon besoin constant de tout (s)avoir.
Et puis un jour, je n’ai plus eu l’envie de collectionner les mascaras et les abonnements sur toutes ces plateformes. Il arrive un moment où je pense que l’on a fait le tour, où même la dernière palette de maquillage à la mode ne nous fait plus hérisser les poils. Et c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de mon appétence à l’accumulation. Je pouvais dépenser une fortune dans une enseigne à petits prix plus vite que mon ombre. 3€ le vernis, 4€ le blush, 2,50€ l’ombre à paupières, 8€ la petite palette avec ces teintes que j’ai déjà en triple exemplaire à la maison, ça fait très rapidement monter le prix de la note. Après avoir amassé un nombre incalculable de produits sensiblement les mêmes, que peut-on en faire ? Je n’ai ni assez d’yeux ni assez de bouches pour porter les 87 ombres à paupières et les 43 rouges à lèvres que comporte ma collection. Alors quoi ?
Alors ça m’a sauté aux yeux quand j’ai emménagé dans mon appartement. Quand j’ai dû prendre tout mon barda dans un baluchon pour quitter le domicile familial, j’ai réalisé l’ampleur du fouillis inutile que j’avais réuni au fil des années. La quantité de vêtements à mini prix que j’avais achetés et parfois jamais portés (parce qu’en fait, ça ne me va pas si bien que ça dans la vraie vie). Le nombre démesuré de paires de chaussures que même un millepatte n’aurait pu porter simultanément. Le montant total de toutes ces choses que je n’aurais pas assez d’une vie pour utiliser doit être faramineux (et je n’ai ni le courage ni l’envie de compter – comme c’est commode). Et bien que ce soit au moment de cet envol que j’ai entamé ma réflexion, j’ai quand même continué à surconsommer. Parce que j’adore les produits cosmétiques et que je voulais toutes ces nouveautés. Parce que cette petite chemise vendue pour trois francs six sous donne super bien sur ce mannequin – et sur toutes les blogueuses qui la portent sur Instagram. Pour finalement faire comme les autres en ayant l’impression d’être unique. Plutôt contradictoire comme comportement, non ?
Il y a quelques mois d’ici, je suis parvenue à faire un pas en-dehors de la spirale et j’essaie tous les jours de m’en extirper un peu plus depuis lors. J’ai réfléchi longuement à ma nécessité d’avoir tout cet attirail et je vais vous livrer les quatre étapes qui ont constitué ma réflexion et mon (modeste) changement. Consommer, accumuler… Est-ce que cela contribue à mon bonheur ? Non. Est-ce que cela rend ma vie plus agréable ? Peut-être un peu. Est-ce indispensable ? Certainement pas.
Dépenser moins, dépenser mieux
La première chose qui m’a beaucoup aidée dans ce processus, c’est de gagner ma vie et d’être « adulte » (lol). On ne va pas se mentir, quand on a un plus gros budget, on a l’avantage de pouvoir mettre un peu plus d’argent dans un seul objet, dans un seul vêtement. À l’époque où j’étais étudiante et où je vivais encore chez ma mère, j’étais adepte de la théorie du « plus j’en ai, mieux c’est » et je préférais m’acheter trois paires de chaussures à 30€ plutôt qu’une bonne paire de qualité à 90€. Lorsque j’ai pu me permettre d’acheter des pièces un peu plus chères, j’ai voulu m’éloigner des enseignes à miniprix qui privilégient la quantité à la qualité. Je ne parle pas nécessairement d’acheter uniquement des pièces de créateurs pour lesquels je serais obligée de vendre un rein. Juste d’acheter ce dont on a VRAIMENT besoin.
On est tellement habitué à voir de la nouveauté partout tout le temps qu’on pense avoir besoin de ce dernier crayon à lèvres ou de cette jolie robe qui fait un tabac sur les réseaux sociaux… mais en a-t-on vraiment besoin ? Est-ce que ça me rendra plus heureuse de les posséder ? Combien de fois ai-je renvoyé des articles commandés sur internet parce que « ça ne donne pas pareil sur moi ? » Ou pire, est-ce que ça ne rejoindra pas la pile immense des bidules dont je me détourne à peine quelques jours après l’achat ? Ce sont les questions qu’il faut se poser avant de dépenser. Placer son argent dans des choses qui nous rendent heureux, c’est se créer un petit capital bonheur. Bien sûr, il y a ce blush que j’ai acheté il y a des mois et que je porte toujours avec plaisir. Il y a aussi cette paire de bottines rangée dans l’armoire depuis le mois de mars qui n’attend que des températures plus basses pour voir leurs semelles fouler le tarmac de ma ville.
Se trouver
Mais c’est bien beau de dépenser moins tout en plaçant notre fortune dans de vraies pépites, mais comment on sait que ce sont des achats utiles qui nous correspondent ? C’est difficile de répondre à cette question… C’est vrai, pour une paire de bottines qui me correspond vraiment, j’aurais pu en acheter trois autres qui m’auraient sans doute beaucoup moins plu et ne jamais trouver mon bonheur. C’est difficile de se trouver, de savoir qui on est, ce qui nous va, ce qui fait qu’on se sent vraiment bien dans nos fringues et dans nos pompes. Spoiler alert : je n’ai pas de recette miracle pour ça. Et on peut dire que j’ai mis du temps avant de comprendre ce qui ne fonctionnait pas dans ma façon de faire. Tout ce que je sais, c’est qu’une fois que j’ai compris (alléluia!) que je n’aimais que les teintes neutres sur mes paupières, j’ai enfin arrêté d’acheter vingt-cinq palettes pour ne garder que ce qui me plaisait réellement. J’ai même arrêté de lorgner sur celle qui vient tout juste de sortir de sortir, celle qui ressemble à un bijou et dont les reflets nacrés des fards ressortent merveilleusement bien sur les paupières de cette Youtubeuse parce que de toute façon, je préfère ce qui est mat. Il m’a fallu du temps pour percuter mais ça y est, je pense que j’ai trouvé ce qui me correspondait. On peut appliquer ce principe à tout le reste. Quand on sait ce qu’on aime, on s’éparpille moins.
Ne garder que l’essentiel
Super, je dépense moins et j’ai compris ce que j’aimais. Et après, j’en fais quoi de ces informations ? D’abord, je suis passée par la case presque obligatoire du tri. Si comme moi vous avez toujours accumulé une montagne de choses, vos armoires, vos tiroirs et même le grenier ou la cave débordent, je crois que ça va vous intéresser. C’est mon cas. Enfin, ça l’était. J’ai déjà fortement soulagé mes armoires et tiroirs de ce que j’ai estimé être superflu. J’ai eu plusieurs déclics à différents moments, je n’ai pas tout trié en trois jours. J’ai commencé d’abord à vider mon dressing de tous les vêtements que a) je n’avais jamais portés ; b) qui ne me correspondaient plus à ce moment-là ; c) qui étaient trop abîmés ; d) qui n’étaient plus à ma taille. Et rien qu’avec ça, je me suis débarrassé de l’équivalent de cinq sacs poubelles. Certains ont rejoint la poubelle, d’autres sont partis vers d’autres horizons, habiller des gens qui en ont besoin et les derniers seront vendus.
Quelques semaines plus tard, j’ai ressenti ce besoin de tri dans la salle de bain. Ras-le-bol de tous les fonds de teint que j’avais achetés en trois ans. Surtout qu’en trois ans, il y en a qui sont pratiquement vides, d’autres qui sont ouverts depuis trop longtemps, sans compter ceux qui sont trop clairs ou trop foncés pour ma carnation. Ras-le-bol de ces crayons pour les yeux qui sont encore dans leur emballage. Ras-le-bol de ces palettes qui ne valent pas un kopeck et qui sont encore sous plastique. Alors j’ai fait la même chose : un grand tri où je n’ai gardé que ce que j’aimais vraiment (et surtout ce qui m’allait vraiment) et jeté tout ce qui était périmé.
Un pas après l’autre
Non, je ne suis pas passée de la grosse consommatrice au gourou du minimalisme. Pas du tout, même. Je consomme toujours autant de vidéos sur YouTube (mais je choisis sans doute mieux ce que je visionne), j’ai toujours de la fièvre devant la dernière paire de sneakers de mes marques préférées et je pourrais porter un legging de sport différent tous les jours pendant dix jours avant d’envisager de faire tourner une machine. Mais j’ai déjà beaucoup évolué par rapport à ce que je consommais il y a cinq ans. Je réfléchis un peu plus, je n’achète que ce qui fait briller mes yeux. Si j’ai envie de faire l’acquisition de quelque chose, j’attends plusieurs jours (ou semaines) avant de me décider. Si j’en ai toujours autant envie à ce moment-là, c’est le signe que c’est un achat raisonné (mais pas forcément raisonnable).
Si vous ressentez aussi ce besoin de vous simplifier la vie et de changer votre rapport à la consommation, je vais vous donner un tout petit conseil. Surtout, ne vous situez pas par rapport aux autres. Chacun son rythme et ses envies. Il y a sans doute plein de gens qui ne voient pas l’intérêt d’avoir quatre paires de baskets blanches différentes ou une collection complète de vernis ; mais l’important c’est de retirer du plaisir et de l’utilité à ce que vous avez envie de posséder. Chacun ses loisirs, chacun ses centres d’intérêt. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir, l’important c’est de trouver un équilibre dans la zone grise.
L’important c’est de trouver un équilibre dans la zone grise. ● Réflexion sur ma (sur)consommation Click To TweetJ’espère que cette réflexion et ces pistes seront utiles à celles et ceux désireux de changer un peu leur façon de consommer. Nous vivons dans tous les cas dans une société de consommation et je suis tout à fait consciente que je suis imparfaite… Mais fort heureusement pour moi, je ne tends pas du tout vers la perfection. Je fais ce que je peux à mon échelle et c’est déjà pas mal. À moins de vivre comme un moine bouddhiste avec le strict minimum, on consommera toujours plus que nécessaire. Si on arrive déjà à amorcer un changement aussi infime soit-il, ce sera un premier pas vers une consommation plus réfléchie.
* Les photos proviennent du site Pexels.com
Bonjour 🙂
Je suis dans la même démarche depuis quelques mois, et même si je rechute parfois (« Oh mais ce petit t-shirt noir à 5€ est trop chouette. » – alors que je ne porte jamais de noir.), je me sens beaucoup mieux et en phase avec moi-même.
Je me permets de commenter pour ajouter 2 nuances à ton article, pour le côté écologique de la chose : Rien ne se jete, tous ce recycle! Et c’est aussi important à mon sens que de consommer de façon plus raisonnée.
– Pour les fringues, il ne faut pas les mettre à la poubelle, mais dans les containers du relais (http://www.lerelais.org/oudonner.php), les fibres seront valorisées, même si le vêtement est dans un piteux état.
– Pour le maquillage et les produits de soin, certains se recyclent également, mais la filière est beaucoup moins connues. Si les enseignes communiquent sur les bouteilles de parfums, très peu est fait pour les vernis/make-up. La seule solution que j’ai trouvé est proposé par Marionnaud (http://www.marionnaud.fr/recyclage) qui récupère tout nos produits, et nous offre un bon d’achat. Cela permet par exemple de recycler ces 5 vernis fluos achetés pour une soirée, et s’en offrir un plus sobre qui sera bien plus facile à porter tous les jours.